mardi 18 mars 2008

Entre Kiruna et Abisko, au milieu de nulle part

J'avais décidé pour cette journée de mardi de me lever aux aurores, histoire d'apprécier le lever du soleil sur la Laponie endormie. Bien m'en a pris. A 6h45 j'étais dehors. - 13°c, j'étais donc habillé plus que chaudement, avec deux ou trois couches de chaque vêtement.


La première surprise fut les élans broutant la nourriture des chevaux à quelques mètres de moi. Et croyez moi, c'est de la grosse bête. Presque deux mètres à l'épaule, plus de 400 kgs. Un cheval à coté est tout bonnement ridicule. Bref l'élan à prit peur dès qu'il m'a vu. Normal j'étais un peu habillé de toutes les couleurs.


Après cet épisode ô combien intéressant, je me suis pris à marcher dans la neige, haute d'au moins un mètre. Ce qui fait que je n'ai pas battu le record du 100 mètres ce jour-là. Après cette nage dans la neige je suis enfin arrivé à mon objectif, c'est à dire le lac un peu en contrebas de la ferme. Et là ce fut tout simplement grandiose. L'avantage d'un lac gelé, c'est qu'il n'y a aucune végétation dessus mais que de la neige. La plus pure et la plus belle des neiges. Le soleil s'élevait juste et la lumière y était magique. Ajoutez à cela une légère brume, et ça donne un de ces moments dont on se souviendra toute une vie.



Sur les coups de 10h, un petit monsieur au nom de Niklas est venu nous chercher en compagnie d'un couple d'Anglais pour une promenade "en chiens de traîneau" que l'on avait réservé quelques jours auparavant. On a donc attelé les huskys ( j'ai enfin rencontré une race de chien que j'aimais bien ! ) ; ces derniers étaient excités comme des puces à l'idée de courir comme des dératés. On était à deux par traîneau, un assis et un qui conduit. Laissant Bekka conduire au début, j'ai pu profiter allègrement du paysage magnifique qui s'offrait à moi tout en prenant quelques dizaines de photos. L'expérience fut évidemment extraordinaire. La sensation de liberté, de bonheur, de bien être. Et il n'y rien de plus beau au monde quand on traverse un immense lac blanc de neige dans le silence le plus absolu avec un soleil qui éclaire les petites montagnes aux alentours.




Après une bonne pause pour le déjeuner dans une petite maison de bois au milieu de nulle part, on est reparti clopin-clopant avec notre meute de chiens fous. ceux ci pourraient d'ailleurs courir toute la journée non stop si on ne les arrêtais pas. Comme prévu, c'était moi qui conduisait cette fois. La sensation est une fois de plus formidable. C'est à ce moment là que j'ai vraiment réalisé que j'étais au bout du monde, c'est à dire que plus septentrional, c'est dur de trouver. Je respirais l'air le plus pur au monde avec les paysages les plus parfaits. Ici à part nous à ce moment précis, il n'y avait aucune trace de l'Homme. Ce n'était que nature et s'en était beau à en pleurer.


Après une expérience aussi forte et aussi unique, nous décidâmes de bouger sur Abisko, petite ville à 100 kms plus au nord de Kiruna, tout près de la frontière norvégienne, où nous avions nos nouveaux quartiers généraux pour la nuit. Le voyage fut un peu long car le train tomba en panne juste quelques kms avant Abisko. Une heure d'attente avec des paysages somptueux, une fois de plus. L'avantage d'Abisko, ce sont les montagnes. Abisko, c'est la porte d'entrée vers le massif montagneux du Kebnekaise, d'ailleurs plus haute montagne de Suède ( 2117 m, ahahah !!, ridicule). Ce qui fait que moi qui n'avait pas vu de montagnes depuis un petit moment maintenant, j'étais le plus heureux des hommes.



L'arrivée dans notre auberge se passa très bien. On a même eu le droit à un petit sauna traditionnel avec le vrai poêle à bois et... à poil. Passé le petit moment de gêne, on se rend compte que c'est bien plus agréable comme ça et bien plus hygiénique. Le problème c'est quand on te dit qu'il y a une aurore boréale dehors et que tu dois sortir quasi nu dehors dans la neige par - 8°C. Mais bon devant le spectacle, on oublie vite ces détails.

Comment le raconter, l'aurore boréale, ( Norrsken en suédois ), c'est... magique. Certes selon les experts, celle là n'était pas la plus belle du monde mais les couleurs vertes qui dansent dans le ciel, ça te fout un coup derrière la tête tellement c'est beau. C'est un peu dur de réaliser que c'est un phénomène naturel. Je vous l'aurais d'ailleurs bien expliqué mais vu ma moyenne en physique au lycée, vous feriez mieux de vous documenter vous même. Après le sauna, on est descendu au lac en contrebas de la ville, là où tout est noir et j'ai pu apprécier encore plus d'aurores boréales, toutes plus belles que les autres. Evidemment j'ai pris ou plutôt tenté de prendre des photos. Une est presque pas ratée, je vous la met.



Et après une journée extraordinaire comme ça, je vous assure qu'on se couche épuisé mais avec le sourire jusqu'aux oreilles...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Très beau récit mon grand cousin !! Ca fait plaisir de nous faire découvrir des endroits aussi vivifiants !! Tu ne m'a donné qu'une seule envie, partir pour le grand nord !! Et encore en passant, photos superbes !! Yo

Anonyme a dit…

Quel récit!!
Les élans, la balade en traineau à chiens, l'aurore boréale et même le sauna... Ca fait rêver!

J'adore le traineau à chiens. C'est plus calme que la motoneige et puis j'aime beaucoup ces chiens qui s'éclatent à courir dans la neige!

La Suède et le Québec se ressemblent beaucoup, en hiver.

Anonyme a dit…

Je reviens sur ton billet.
J'aime beaucoup cette lumière, si typique du nord.

Bonnes fêtes de Pâques :)

Anonyme a dit…

Bonjour,

c'est un super carnet de voyage que nous avons la. J'ai adorée et sa donne envie. Merci pour ce partage. Si vous avez le temps, passer sur http://www.visoterra.com/voyage-funambulisme-sur-le-cercle-polaire-arcti/035-de-svolvaer-a-abisko-le-29-05.html , ou j'ai trouver des récits tres intéressant.

Bonne lecture a vous et tous vos commentaires sont les bienvenue

A bientot

Sébastien