samedi 29 mars 2008

Un matin de printemps

Il est 05h41. Le soleil se lève doucement sur la Suède encore endormie. Dehors les oiseaux chantent et il ne fait même pas froid. Il va faire beau et doux aujourd'hui. Demain on change d'heure, ce qui veut dire plus de lumière le soir. La neige fond, les lacs dégèlent.

Le printemps arrive. Enfin.


Il est 05h42. Je vais me coucher. Bon week end à tous.

dimanche 23 mars 2008

Glad Påsk !

Et oui en Suède, c'est comme partout, ce weekend c'est pâques ! Je suis donc en weekend prolongé depuis vendredi et jusqu'à lundi. Hier j'étais donc à Tranås chez Anja ma tutrice, invité avec mes deux colocataires à un vrai repas suédois de pâques. Car en Suède, on est un peu différent et on fête pâques le seul jour qui officiellement n'est pas pâques, c'est à dire le samedi communément appelé ici påskafton. Ils auraient pu choisir le vendredi saint, ou le dimanche ou le lundi mais non ils font ça le samedi. C'est pas si idiot que ça quand on pense qu'on fête bien noël et le nouvel an la veille. A part ça la tradition ne diffère pas tant que ça de la France.

Pâques ( Påsk en suédois vous l'aurez compris ) est surtout un prétexte pour voir la famille et pour manger, manger, manger et encore manger. La préparation de ce repas dure des heures car il faut le plus souvent nourrir toute une ribambelle de gosses. Nous étions donc huit autour de la table. Nous trois volontaires, Anja, ses trois enfants et son ex mari. L'idée du repas est simple, on reprend à peu près les recettes de noël, les même boissons qu'à Noël et c'est parti. De la salade, des köttbullar (boulettes de viandes), des korvar (saucisses) de toutes les tailles et toutes les couleurs, des patates ( bien sûr), des carottes. Comme il y en avait pour 15 personnes, je me suis goinfrer tellement c'était bon. Avec un double dessert pour finir, c'était parfait. Mes colocs allemandes avaient préparées un pudding à la vanille tandis que moi j'avais fait une tarte Tatin aux pommes et aux poires. L'alliance des deux desserts était parfaite et célébrait gastronomiquement l'amitié franco-allemande.

Ce que je n'ai pas dis c'est que juste avant le dessert on est parti à la recherche des œufs dans le jardins. En Suède, la tradition est qu'on achète des gros oeufs vides qu'on remplit de godis (bonbons et chocolats). Et je peux vous dire que même à 22 ans, le plaisir de chercher des œufs est toujours là.

vendredi 21 mars 2008

Abisko

Bon je mets enfin en ligne les photos de ma dernière journée en Laponie. Pas forcément la plus excitante des journées mais j'y ai encore vu quelques beaux paysages. Je vous l'avais déjà dis, Abisko est l'endroit où commence les véritables montagnes, et j'ai pu à la faveur d'une balade à ski de fond apprécier leur décor majestueux.


Le soleil était là, comme d'habitude, ce qui a donné des paysages une fois de plus somptueux.








Et puis à un moment, il faut savoir rentrer au pays. On a donc repris cet interminable train une fois de plus. Avec la fatigue accumulée, le trajet est apparu plus court, peut être parce que j'ai dormi neuf heures sur les dix neuf. Voici quelques photos en partant d'Abisko, avec coucher de soleil sur les montagnes.




mardi 18 mars 2008

Entre Kiruna et Abisko, au milieu de nulle part

J'avais décidé pour cette journée de mardi de me lever aux aurores, histoire d'apprécier le lever du soleil sur la Laponie endormie. Bien m'en a pris. A 6h45 j'étais dehors. - 13°c, j'étais donc habillé plus que chaudement, avec deux ou trois couches de chaque vêtement.


La première surprise fut les élans broutant la nourriture des chevaux à quelques mètres de moi. Et croyez moi, c'est de la grosse bête. Presque deux mètres à l'épaule, plus de 400 kgs. Un cheval à coté est tout bonnement ridicule. Bref l'élan à prit peur dès qu'il m'a vu. Normal j'étais un peu habillé de toutes les couleurs.


Après cet épisode ô combien intéressant, je me suis pris à marcher dans la neige, haute d'au moins un mètre. Ce qui fait que je n'ai pas battu le record du 100 mètres ce jour-là. Après cette nage dans la neige je suis enfin arrivé à mon objectif, c'est à dire le lac un peu en contrebas de la ferme. Et là ce fut tout simplement grandiose. L'avantage d'un lac gelé, c'est qu'il n'y a aucune végétation dessus mais que de la neige. La plus pure et la plus belle des neiges. Le soleil s'élevait juste et la lumière y était magique. Ajoutez à cela une légère brume, et ça donne un de ces moments dont on se souviendra toute une vie.



Sur les coups de 10h, un petit monsieur au nom de Niklas est venu nous chercher en compagnie d'un couple d'Anglais pour une promenade "en chiens de traîneau" que l'on avait réservé quelques jours auparavant. On a donc attelé les huskys ( j'ai enfin rencontré une race de chien que j'aimais bien ! ) ; ces derniers étaient excités comme des puces à l'idée de courir comme des dératés. On était à deux par traîneau, un assis et un qui conduit. Laissant Bekka conduire au début, j'ai pu profiter allègrement du paysage magnifique qui s'offrait à moi tout en prenant quelques dizaines de photos. L'expérience fut évidemment extraordinaire. La sensation de liberté, de bonheur, de bien être. Et il n'y rien de plus beau au monde quand on traverse un immense lac blanc de neige dans le silence le plus absolu avec un soleil qui éclaire les petites montagnes aux alentours.




Après une bonne pause pour le déjeuner dans une petite maison de bois au milieu de nulle part, on est reparti clopin-clopant avec notre meute de chiens fous. ceux ci pourraient d'ailleurs courir toute la journée non stop si on ne les arrêtais pas. Comme prévu, c'était moi qui conduisait cette fois. La sensation est une fois de plus formidable. C'est à ce moment là que j'ai vraiment réalisé que j'étais au bout du monde, c'est à dire que plus septentrional, c'est dur de trouver. Je respirais l'air le plus pur au monde avec les paysages les plus parfaits. Ici à part nous à ce moment précis, il n'y avait aucune trace de l'Homme. Ce n'était que nature et s'en était beau à en pleurer.


Après une expérience aussi forte et aussi unique, nous décidâmes de bouger sur Abisko, petite ville à 100 kms plus au nord de Kiruna, tout près de la frontière norvégienne, où nous avions nos nouveaux quartiers généraux pour la nuit. Le voyage fut un peu long car le train tomba en panne juste quelques kms avant Abisko. Une heure d'attente avec des paysages somptueux, une fois de plus. L'avantage d'Abisko, ce sont les montagnes. Abisko, c'est la porte d'entrée vers le massif montagneux du Kebnekaise, d'ailleurs plus haute montagne de Suède ( 2117 m, ahahah !!, ridicule). Ce qui fait que moi qui n'avait pas vu de montagnes depuis un petit moment maintenant, j'étais le plus heureux des hommes.



L'arrivée dans notre auberge se passa très bien. On a même eu le droit à un petit sauna traditionnel avec le vrai poêle à bois et... à poil. Passé le petit moment de gêne, on se rend compte que c'est bien plus agréable comme ça et bien plus hygiénique. Le problème c'est quand on te dit qu'il y a une aurore boréale dehors et que tu dois sortir quasi nu dehors dans la neige par - 8°C. Mais bon devant le spectacle, on oublie vite ces détails.

Comment le raconter, l'aurore boréale, ( Norrsken en suédois ), c'est... magique. Certes selon les experts, celle là n'était pas la plus belle du monde mais les couleurs vertes qui dansent dans le ciel, ça te fout un coup derrière la tête tellement c'est beau. C'est un peu dur de réaliser que c'est un phénomène naturel. Je vous l'aurais d'ailleurs bien expliqué mais vu ma moyenne en physique au lycée, vous feriez mieux de vous documenter vous même. Après le sauna, on est descendu au lac en contrebas de la ville, là où tout est noir et j'ai pu apprécier encore plus d'aurores boréales, toutes plus belles que les autres. Evidemment j'ai pris ou plutôt tenté de prendre des photos. Une est presque pas ratée, je vous la met.



Et après une journée extraordinaire comme ça, je vous assure qu'on se couche épuisé mais avec le sourire jusqu'aux oreilles...

dimanche 16 mars 2008

Kiruna

3412 kms parcourus. 44 heures de bus et de train.

Tout cela en l'espace de 4 jours ça fait beaucoup.
Mais voilà, comme le dit si bien le proverbe, le jeu en valait bien la chandelle.

Il y a des voyages dont on se souvient toute sa vie. D'autres qu'on oublie plus facilement. Ce voyage en terre Lapone est à classer dans la première catégorie. Fichtre que c'était beau, et re fichtre que c'était bien !

Départ donc dimanche dernier en compagnie de Tine, Bekka et Robert. Premier bus de Linköping vers Stockholm. Je le loupe presque d'ailleurs mais finalement l'attrape. Sac rempli de pulls, de gants, bonnet, chaussettes chaudes et bouffe à gogo. Arrivée à Stockholm après trois heures interminables. Petite balade dans la ville et dernière bouffée d'air frais avant le grand voyage. L'excitation est à son comble. Adieu la ville, bonjour l'aventure... et nous partons sur les coups de 17h, direction plein nord.

Les premières heures sont les plus dures, on ne sait pas quoi faire, on bouffe, on bouffe et on bouffe encore. On dort vingt minutes, on écoute de la musique, on joue aux cartes, mais le temps passe toujours aussi doucement. Il y a à peu près un arrêt toutes les heures, ça nous permet de nous dégourdir les jambes et de prendre un peu l'air. Finalement on arrive tant bien que mal à s'endormir dans des positions ultra inconfortables et à avoir un semblant de nuit. Réveil ultra matinal aux environs de 7 h par un couple de personnes âgées qui avait le malheur d'avoir leurs places à cotés des nôtres. Pas facile de parler suédois et de ranger un bordel monstre de bouffe, de livres, de fringues à 7h du matin. Petit déjeuner avec la neige qui est enfin apparue dehors. C'est bien joli. Et puis finalement, contre toute attente, on arrive à Kiruna, plus grande ville du nord avec ses 20000 âmes.

Tout d'abord un peu d'histoire. Kiruna est une des plus grandes villes du monde. Je m'explique , même si son territoire est quasiment non urbain, la superficie de la commune de Kiruna est de 20000 km², soit la moitié de la Suisse et est bien évidemment la commune la plus grande de Suède. La principale ressource de la ville est sa mine souterraine de fer. Elle emploie plus de 3500 personnes et est l'une des plus grande du monde. C'est elle qui a permit l'arrivée du train ci-haut dans le pays. Le fer est principalement exporté vers l'Allemagne.

Mais voilà, la mine est devenu tellement grande, qu'elle en est une menace pour la ville elle même maintenant. C'est bien simple, si rien est fait la ville de Kiruna pourrait tout simplement s'écrouler. Heureusement les Suédois sont des gens malins et ils ont pensé à tout. Pourquoi fermer la mine, elle qui rapporte tant, non on va plutôt déplacer la ville et ce avant 2033 si possible et certaines parties de la ville avant 2013. Le projet est donc de déplacer le centre 5 kms plus loin au nord ouest avec dans l'idée aussi de créer un gigantesque pôle touristique avec stations de skis et complexe de piscines chauffées tropicales. Bref du très lourd. Et pour couronner le tout, la ville de Kiruna possède une base de lancement de fusées à quelques kms du centre et sera dans les années à venir une des pionnières dans le tourisme spatial suite à la signature d'un accord avec Virgin Galactic.


Mais revenons à nos moutons. Après l'arrivée, recherche de l'office de tourisme, histoire de recueillir des infos sur les bus, les prix , les trucs à voir dans le coin. Après une petite visite de la ville, mignonne mais pas tant que ça. Bon d'accord il y a une très jolie église mais bon... on décide de partir vers Jukkasjärvi, voir l'hôtel de glace, mondialement connu. L'idée est de juste le voir de l'extérieur car l'entrée pour le visiter était de 295 kr soit 30 €. La nuit y coûte entre 200 et 500 €. Arrivés là-bas, on commence par visiter l'église en glace, gratuite, puis le bar de glace, toujours gratuit, et avec l'air le plus naturel du monde et en bon touristes stupides on se dirige vers l'entrée, et on rentre... sans avoir payer un seul centime. Je ne sais toujours pas comment ça a pu être possible mais on y est parvenu. Un grand bravo à la personne à l'entrée qui ne nous a jamais demandé nos tickets. Bon boulot. Faudrait pas qu'elle se recycle en gardienne de prison plus tard, ça pourrait faire des dégâts.







Bref nous étions dedans et donc nous appréciâmes la visite des chambres. Chaque chambre à été désigné, créée, dessinée par un architecte. Chaque pièce est donc unique. Et là j'étais vraiment content de ne pas avoir payé, parce qu'après avoir visité une douzaine de chambres designs par - 5°C, et bien pardonnez moi le terme mais on s'emmerde et on se gêle. Mais bon c'était bien quand même et certaines des chambres étaient ravissantes. J'ai juste un peu de mal à m'imaginer comment on peut payer 300€ pour dormir la dedans.




Après cette visite pas chère du tout, on a poussé la marche un peu plus loin histoire de voir l'église la plus vieille de Suède, construite en 1608. Ici aucune frivolités baroques, l'église est toute simple, en bois, mignonne, chaude, agréable, bref le parfait endroit pour se reposer. Une petite excursion finale sur le lac gelé juste à coté de l'église. Le soleil était là, les paysages magnifiques étaient là aussi; une journée réussie.



L'étape finale de la journée était de rejoindre notre "hôtel", ou plutôt une ferme qui propose des lits au beau milieu de nulle part, dans le village de Puoltsa ( 5 maisons). Après une demi heure de trajet en bus, un peu inquiets quand même, nous trouvâmes le lieu en question. Une ferme, des chevaux, plus d'un mètre de neige dans le jardin quelques montagnes et un lac immense couvert de neige et des vrais lits. Merveilleux.

Suite demain.