J'ai pensé que ça pouvait être bien de faire un petit résumé de comment je suis arrivé là haut dans le grand nord avec quelques chiffres, dates et heures. Pour ceux qui avaient suivi mes premières aventures en Laponie en mars dernier, et bien j'ai fais le même voyage avec le même train mais tout a été un peu plus long.
Départ donc de Linköping à 18h le vendredi 18 juillet. Changement de train à Stockholm à 20h12, direction : nord. Re changement de train le lendemain 11h15 à Boden. Direction : nord-ouest. Et enfin arrivée à Narvik en Norvège à 20h précise avec une heure de retard. Vous avez bien compté, cela fait 26 heures de train. Alors un peu moins car on a eu des changements et on a surtout la chance d'avoir ce qu'on appelle un "Intercity", c'est à dire un train qui s'arrête dans toutes les gares au moins 10 minutes. Voilà le pourquoi du comment.
Bref après avoir parcouru 1600 kms, on était un peu claqué, donc on s'est trouvé le camping de Narvik avec la vue magnifique que vous avez pu voir sur les photos de mon message précédent. Sachant que le "on" ou le "nous" que je vais employer de temps en temps se réfère à moi et à Xavier, vieil ami du lycée qui faisait donc ce voyage avec moi.
Après un coucher de soleil qui n'en finissait pas, une bonne nuit de sommeil s'en est suivie. Le lendemain réveil aux aurores, enfin à 7h. Sachant que le soleil s'était levé à 2h du matin, on ne pouvait pas trop appeler ça les aurores. Et puis vers 9h départ en bus pour les Îles Lofotens, mon rêve devenait réalité. Sur les coups de 13h30, on était arrivés à Svolvær, ville d'entrée des Lofotens. Et là les premiers paysages nous sautèrent au visage. Des montagnes évidemment car les Lofotens ne sont faites que de ça, et puis de l'eau partout, des fjords, et une quantité innombrable de petites îles. Bref un enchantement, et ce n'était que le début.
La ville était sensé être notre point de ravitaillement mais tous les magasins étaient fermés car dimanche. Certes j'aurais pu m'y attendre mais je suis tellement habitué à ce que tout soit ouvert le dimanche en Suède. Mais voilà on était plus en Suède et je m'en suis rendu compte très vite. Les prix notamment ne sont pas les même. Car avec un PIB/hab de 52000$, la Norvège est un des pays les plus riches du monde. Et voire l'un des plus chers aussi. Mais ça je le savais plus ou moins avant de partir. Sauf que... je ne pensais pas que ce serait à ce point cher. Allez je vous balance quelques prix de produits de consommation assez courants : une pizza : 15 €, un kebab : 10 €, le litre de diesel : 1,70€, un paquet de cigarettes avec un chameau dessus : 10€. Je crois que le mot "hors de prix" est même faible. Et là bien sûr vous me dites, mais en même temps ils sont très bien payés les Norvégiens! Certes, mais pas les touristes qui viennent visiter la Norvège. Tout le problème est là.
Bon après avoir avalé les prix norvégiens et les avoir plus ou moins digérés, et après un petit picnic sur le port de Svolvær, nous sommes partis, à pied, pour notre excursion de quelques jours dans les Lofotens, parce qu'après tout on était là pour ça. Première étape Kabelv
åg, petit village à 5kms de Svolvær. Sur la côte bien sûr. Des photos.
Après une petite pause, nous avons repris notre route direction cette fois ci Kalle, un tout petit hameau constitué de quelques Rorbuer, ces anciennes petites maisons de pêcheurs en bois rouge, aujourd'hui surtout occupées par des touristes. Le soleil commençait à tomber. Car le problème des Lofotens, c'est que selon le coté de la montagne où on se trouve, la luminosité à la même heure n'a rien à voir. Et on était du mauvais coté. Pas bien grave, le paysage était magnifique, la plage aussi, les petites maisons adorables, bref un de nos premiers grands moments.
Il fallut y aller à un moment et repartir vers des contrées plus propices au camping sauvage. Car chers lecteurs, à l'instar de sa voisine la Suède, la Norvège permet à tout le monde de camper dans la nature à condition de ne pas être dans le jardin ou le champs de quelqu'un. Après s'être fait prendre en stop au bout de 3 minutes ( le premier d'une longue série), nous nous somme trouvé un petit coin du coté de la ville de Borg.
Pour la petite histoire, c'est la que vivait il y a un millénaire une grande communauté Viking. On y a retrouvé la plus grande salle de cérémonie jamais découverte dans les pays nordiques : 9 m x 83 m. Il y a maintenant un musée Viking à Borg. L'autre point intéressant de Borg, c'est sa situation. Des montagnes assez basses tout autour et notamment un endroit sans montagne au nord ouest. C'est pratique pour voir ça à minuit :
Devant un tel spectacle, il est dur de mettre des mots. Voir encore le soleil vers 23h, c'est beau. Quand il est minuit, c'est encore autre chose. C'est magique tout simplement. Xavier et moi étions excités comme des puces, sachant qu'on ne pensait pas le voir. Il était normalement trop tard pour le voir. Je crois qu'on a eu de la chance et que ce devait être la dernière fois de l'été qu'il se montrait à minuit, en tout cas à cette latitude. Et après je ne vous explique pas le problème pour dormir. Minuit et demi, le soleil est encore là, il fait donc encore jour et on est sensé être fatigué. Vers une heure, il avait disparu derrière la montagne ce qui nous a un peu aidé à trouver le sommeil, mais fichtre que c'est perturbant.
Je vous laisse là dessus. Suite du récit le plus vite possible.
Bon, je vous avais quitté avec mon soleil de minuit sur la petite ville de Borg. Un moment inoubliable donc. Après une nuit froide où on a finalement réussi à dormir et après un lever ma foi fort agréable (photo ci-dessus), l'heure était au ravitaillement. En effet puisqu'on était lundi, tout était ouvert. Petit déjeuner et tente pliés, nous voila reparti vers l'aventure. L'idée étant d'aller sur Leknès, sûrement la plus grande ville des Lofoten, pétrie de supermarchés supers chers qui allaient faire notre bonheur.
Le projet de la journée était d'aller dans le coin de Vik et Haukland, deux petits hameaux où se trouvait selon la légende une plage magnifique. Je vous passe le stop et la rencontre avec des Allemands (encore) et un vieux papy norvégien qui roulait à cent sur des petites pistes de montagne, en pilant de temps en temps pour éviter ces crétins de moutons somnolant sur la route.
